Éco-construction d'un bâtiment à énergie positive

Quelques définitions

RemarqueSources

Les quatre définitions ci-après sont tirées de l'ouvrage de J. Lévy J. et M. Lussault intitulé «  Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés[1] » (Paris : Belin, 2003). Il faut se référer aux pages :

  • 873 à 875 (stratégies résidentielles)

  • 159 et 966 (citadinité, urbanité et quartier)

Stratégies résidentielles

«Représentation intentionnelle et explicite et organisée d’un acteur visant à la valorisation de son capital spatial.

La notion de stratégie est centrale parce que consubstantielle à la notion d’acteur. Un acteur n’est acteur que parce qu’il possède une compétence stratégique, c’est à dire une capacité à construire un « horizon d’attente », autrement dit la représentation d’un contexte souhaitable, et à l’assortir des moyens à déployer pour le faire advenir. (...) l’art de la guerre et l’analyse des jeux à plusieurs joueurs ont pu servir de matrice à ce concept. (...)

Ainsi pour un individu, on appellera stratégie spatiale la construction d’un projet qui met en jeu, pour les conforter ou les modifier, l’identité, le mode de vie, la relation au monde extérieur de cet individu, ou d’autres réalités de cette ampleur. La stratégie spatiale peut alors porter sur les lieux de résidence, de travail, de loisirs, sur l’habitat en général, sur la mobilité, en sorte que les options à prendre correspondent à des bifurcations significatives (...).

Le choix de la maison individuelle en propriété dans une localisation péri-urbaine par opposition à un appartement loué en centre-ville est typiquement, un choix stratégique car il est rendu possible par une série d’arbitrages lourds (de coûts, de confort, de mobilité, etc.) et il a des effets incontestables sur le mode d’existence de l’acteur (...).

Dans un jeu fortement interactif, la prise en compte de tous les acteurs s’avère nécessaire pour comprendre les décisions d’un seul. En l’occurrence les politiques publiques et les entrepreneurs privés jouent un rôle, au moins d’accompagnement, qui ne peut être ignoré ».

Citadinité

Elle se définit comme « la dimension actorielle de l’urbanité », (...) « elle désigne une relation dynamique entre un acteur individuel (….) et l’objet urbain. Il s’agit d’une relation qui se manifeste par un système de signes. » (...) Le signe, à savoir, «  tout ce qui exprime un rapport, matériel et immatériel, d’un individu ou d’un groupe au champ urbain de référence  (...)  » La citadinité constitue un ensemble (...) de représentations nourrissant des pratiques spatiales, celles-ci, en retour, par réflexivité, contribuant à modifier celles-là (...) Les pratiques de la ville procèdent de la citadinité et, en même temps, en sont les quasi - énoncés, qui la mettent en forme et l’infléchissent (...) Une telle notion offre de dépasser les traditionnelles analyses géographiques des pratiques de la ville (...) pour repérer les usages, dessiner des parcours (...) On est en effet amené à enrichir l’examen des spatialités individuelles par la prise en compte des valeurs de la citadinité, qui permettent à tout acteur d’intégrer « ses arts de faire » et les agencements spatiaux qui en procèdent (...).

La spatialité urbaine (l'ensemble des pratiques des opérateurs considérées en tant qu'elles agencent des espaces) est ainsi articulée à la citadinité.

La citadinité est indispensable aux acteurs et leur donne le sens – à la fois l’orientation et la signification – des phénomènes qu’ils vivent, du moindre acte de la vie quotidienne, jusqu’aux épisodes les plus spectaculaires : bref elle jalonne l’expérience sociale.

Urbanité

« Caractère proprement urbain d’un espace. L’urbanité procède du couplage de la densité et de la diversité des objets de société, tangibles et symboliques, au sein d’un espace urbain donné. L’approche de l’urbanité ne la réduit pas à ses dimensions matérielles et fonctionnelles et intègre les réalités de sociétés immatérielles (idéologies, normes, valeurs collectives et individuelles, etc.) » La combinaison « de la densité, de la diversité et de la configuration, on distingue l’urbanité à priori qui synthétise le niveau de performance fonctionnelle d’une entité urbaine quelconque » grâce à « des indicateurs spatiaux, sociaux et économiques qui agrégés donnent une première approche des capacités urbaines de cette entité » et « l’urbanité a postériori, c’est à dire l’état avéré d’une situation urbaine (qui peut être de toute échelle) particulière en un temps historique donné. »

Quartier

Portion d’un tout divisé en quatre quartiers selon son étymologie. Portion d’espace en général. Le quartier n’a pas de véritables délimitations définies juridiquement (hormis politico – administratives).

Il est défini comme « Fraction du territoire d’une ville, dotée d’une physionomie propre et caractérisée par des traits distinctifs qui lui confèrent une certaine unité et une individualité » (source Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement.[2]). « Une telle approche reprend la vision classique, ce qui la rend applicable à toute portion d’espace urbain un tant soit peu homogène, quels que soient son degré et ses critères d’homogénéité et son échelle (...) Or le mot quartier est le support d’une puissante mythologie spatiale. La fortune de l’image du quartier en tant qu’entité singulière repose sur l’erreur de faire de la forme extérieure, lisible, de la chose, la chose elle-même (...) La proximité spatiale induirait par une sorte de loi d’airain, la relation interindividuelle. Or l’analyse fine des pratiques montre, sans conteste, que, en tous cas dans les villes contemporaines des pays développés, ce n’est pas tant la proximité géographique de résidence qui construit le groupe mais une proximité de goûts, de pratiques communes (...) Le quartier est un des outils de l’intégration signifiante de l’espace de pratique. Cela permet de s’assurer un statut sécurisant de « localier » sans renoncer à la mobilité personnelle, conçue comme un des composants essentiels de l’existence et de la liberté ».

  1. Lévy J., Lussault M.

    Lévy J., Lussault M. Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés. Paris : Belin, 2003.

  2. Choay Françoise, Merlin Pierre

    Choay Françoise ; Merlin Pierre. Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagemen. Presses Universitaires de France-PUF, 2010, coll. Quadrige Dicos Poche.

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