Introduction
Outre le champ de l’urbain, ces pratiques peuvent être envisagées dans les champs de la sociologie, de l’économie, du professionnel, de la politique voire de la symbolique.
Architectes et urbanistes donnent forme à l’espace urbain en s’appuyant surtout sur la sensibilité visuelle. Cependant nous percevons l’espace aussi par nos autres sens et de façon concomitante ce qui crée une interaction entre eux. « Les ambiances peuvent donc être observées d’un point de vue intersensoriel »
(source
La dimension intersensorielle dans la pratique de l’espace urbain : une approche méthodologique interdisciplinaire[1]).
La perception de cet espace urbain n’est pas seulement celle du promeneur, elle est aussi celle de l’architecte ou de l’urbaniste.
« La ville panorama est un simulacre « théorique » (c’est-à-dire visuel), en somme un tableau, qui a pour condition de possibilité un oubli des pratiques. (…) C’est « en bas » au contraire, à partir des seuils où cesse la visibilité, que vivent les pratiquants ordinaires de la ville. Forme élémentaire de cette expérience, ils sont des marcheurs, dont le corps obéit aux pleins et aux déliés d’un « texte »urbain qu’ils écrivent sans pouvoir le lire. Ces praticiens jouent des espaces qui ne se voient pas ; ils en ont une connaissance aussi aveugle que dans le corps à corps amoureux. Les chemins qui se répondent dans cet entrelacement, poésies indues dont chaque corps est un élément signé par beaucoup d’autres, échappent à la lisibilité. Tout se passe comme si un aveuglement caractérisait les pratiques organisatrices de la ville habitée. »
Source
L’invention du quotidien, tome 1. : « arts de faire », chap.VII, « Marches dans la ville »[2], cité dans
Le lendemain de la veille urbaine #16[3].