Éco-construction d'un bâtiment à énergie positive

Qu'est-ce que "habiter" ?

Habitat

Ensemble des conditions matérielles, sociales et culturelles qui expriment un mode de vie. Plus spécifiquement en géographie, organisation des espaces de vie des individus et des groupes (...) Plus précisément en géographie, l’habitat peut être défini comme l’organisation spatiale (idéelle et matérielle) des espaces de vie des individus ou des groupes. Le logement ne peut pas être confondu avec habitat mais il s’y inscrit : il est une unité résidentielle stable d’habitation - terme désignant l’action d’habiter. On considère souvent que l’habitat est centré sur la résidence. Il existe toutefois des habitats « sans logis », celui des sans domicile par exemple, ou des nomades.

L’habitat non réglementaire est un espace bâti en dehors des normes juridiques et/ou des cadres administratifs de l’urbanisme (source Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés[1]).

Spatialité des acteurs individuels

L'habiter devient alors la spatialité typique des acteurs. Il se caractérise par une forte interactivité entre ceux-ci et l'espace dans lequel ils évoluent (...) rien dans l'espace et la spatialité n'échappe à la société et à l'historicité (...)

Ensuite le mot permet d’ouvrir la relation habité/habitant : on ne peut habiter un espace inhabitable mais habiter un espace peut modifier celui-ci en profondeur. Enfin on peut concevoir des intensités très diverses dans l’habiter : le citoyen est l’habitant par excellence mais, le touriste habite aussi à sa manière l’espace qu’il découvre. Que faisons-nous de l’espace ? Nous l’habitons et c’est justement pour cela qu’il nous habite (…) L’habiter place l’espace et ses acteurs au même niveau ontologique, sur le même plan de légitimité épistémologique (...) de ce choix découle le refus de restreindre l’habiter à l’espace privé. La maison on y demeure, on y réside. Habiter inclut cela mais va au-delà. L’être – habité peut constituer une manière de décrire l’espace (...) Mettre l’accent sur l’habiter nous fait passer ainsi d’une morale du chacun – chez – soi – une – fois – pour – toutes à une éthique de l’espace qui ne nous laissera plus jamais tranquille : habiter le monde sans le rendre pour d’autres, pour tous les autres, et pour soi-même parmi eux, inhabitable, tel est l’enjeu de l’action spatiale contemporaine (source Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés[2]).

Habiter et penser

« Bâtir » et penser, chacun à sa manière, sont toujours pour l’habitation inévitables et incontournables. Mais en outre, tous deux sont inaccessibles à l’habitation, aussi longtemps qu’ils vaquent séparément à leurs affaires, au lieu que chacun écoute l’autre. Ils peuvent s’écouter l’un l’autre, lorsque tous deux, bâtir et penser font partie de l’habitation, qu’ils demeurent dans leurs limites et savent que l’un comme l’autre sortent de l’atelier d’une longue expérience et d’une incessante pratique» (source Vorträge und Aufsätze[3]).

Appropriation de l'espace urbain

Selon la référence Les Mots de la Géographie, Dictionnaire critique[4], l’appropriation est « l’attribution à soi ». Acte social fondamental et même fondateur en géographie. S’emploie dans deux sens associés :

  1. Prise de possession d’une étendue de terrain. L’acte peut être individuel mais, s’exprimant par rapport aux autres, il est bien un acte social. Il peut également être collectif, le fait d’un groupe, d’une communauté, d’un peuple (...) il est vrai que l’appropriation, si elle contribue à « l’être » de l’individu et de la collectivité, est la principale source de conflits (...) L’appropriation peut surtout au début, et en pays peu peuplé, ne s’exprimer que par un usage, plutôt que par une réelle propriété, et avec des marges floues; elle n’en est pas moins âprement défendue le cas échéant (...) dans certaines villes, des habitants visent à l’appropriation complète, voire comprise de quartiers « résidentiels » dont ils prétendent exclure les « non - résidents », de nuit sinon de jour. Des bandes ou gangs, s’approprient des quartiers, au moins des rues, dans de nombreuses villes, marquant les frontières de leur « territoire » par des graffitis. Même contestable, l’appropriation tend toujours à s’exprimer par un marquage du territoire, serait-il virtuel (...)

  2. Au second sens, qui est complémentaire du premier, affectation de l’espace à une activité ou une production déterminée : l’étendue dont on dispose (appropriée au premier sens) est appropriée à cette activité, serait-ce au prix de quelques adaptations. L’appropriation (...) crée la spécialisation, exprime la division spatiale du travail, produit de la différence, tant à l’échelle micro - locale (la parcelle voire la pièce dans la maison ) qu’à l’échelle régionale (source Les Mots de la Géographie, Dictionnaire critique[4]).

  1. Lévy J. et Lussault M.

    Lévy J., Lussault M. Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés. Paris : Belin, 2003. p. 437-438.

  2. Lévy J., Lussault M.

    Lévy J., Lussault M. Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés. Paris : Belin, 2003. p. 441-442.

  3. Heidegger M.

    Heidegger M. Vorträge und Aufsätze. Pfullingen, 1974.

  4. Brunet R., Ferras R., Théry H.

    Brunet R., Ferras R., Théry H., Les Mots de la Géographie, Dictionnaire critique. Paris : La Documentation Française, 1992. p.38. coll. Dynamiques du territoire,GIP Reclus, Montpellier.

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