Éco-construction d'un bâtiment à énergie positive

Quelques notions sur les énergies renouvelables

Le caractère renouvelable de l'énergie est avant tout une question de temporalité car après tout le pétrole brut est aussi appelé à se reconstituer dans des strates géologiques mais à une échelle temporelle hors de propos avec l'échelle humaine et de son utilisation de l'énergie, instantanément consommée après extraction. De même, le soleil, que nous considérons comme une énergie inépuisable et toujours disponible est, elle aussi, appelée à disparaître à long terme...

En France le Ministère de l'Environnement et du Développement Durable[1] offre une définition qui distingue énergie renouvelable (Enr[2]) et énergie renouvelable thermique (Enrt[3]) :

  • « Énergie renouvelable »

    « Énergie produite à partir de sources non fossiles renouvelables, à savoir : énergie éolienne, solaire, aérothermique, géothermique, hydrothermique, marine et hydroélectrique, biomasse, gaz de décharge, gaz des stations d'épuration d'eaux usées et biogaz. » (définition de la directive 2009/28/CE du 23 avril 2009 relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables)

Ce premier texte se concentre plutôt sur la partie de l'énergie qui sera par la suite utilisée à la production par exemple, d'électricité...

La distinction apportée à la partie thermique est sujette à discussion et montre bien de l'enjeu posé par les décisions stratégiques prises en 1974 de préserver notre indépendance énergétique[4] en privilégiant la production d'énergie électrique par l'utilisation massive de l'énergie nucléaire que certains lobbys avaient tenté de faire entrer dans la famille des énergies renouvelables

  •  « Énergies renouvelables thermiques (ENRt[3]) »

    « Agrégat statistique qui regroupe l'ensemble des énergies renouvelables non électriques. Sont donc exclues les sources d'électricité hydrauliques, éoliennes, photovoltaïques et géothermiques (haute température) qui, dans les bilans de l'énergie, sont comptabilisées à la rubrique électricité. Les ENRt[3] comprennent le bois de chauffage, commercialisé ou non, les déchets urbains et industriels renouvelables, la géothermie valorisée sous forme de chaleur, le solaire thermique, les résidus de bois et de récoltes, le biogaz, les biocarburants et les pompes à chaleur. »

On pourra se reporter au glossaire[5] du site Ministère de l'Environnement et du Développement Durable[1].

Dans cette partie, pour traiter des techniques applicables à la pratique de l'éco-construction appliquée à la conception de bâtiments à énergie positive (Bepos[6]) et plus spécifiquement à l'habitat individuel, nous exclurons les réseaux de chaleur par réseau urbain ou industriel plutôt applicable à l'échelle du quartier (éco ou non), mais intégrerons le solaire photovoltaïque et l'éolien dit « domestique ».

De plus, la controverse liée au classement de la pompe à chaleur comme appareil utilisant de l'énergie renouvelable, nous a conduit à considérer que, dès lors qu'un tiers au moins (parfois plus lors des périodes de froid nécessitant des périodes de dégivrage de l'installation) de l'énergie utilisée étant généralement de l'électricité, sa place était plus appropriée dans la partie précédente (« solutions à énergie fossile ») comme variant du chauffage électrique...

En effet, la RT[7] 2012 prévoit que le modèle de référence du chauffage électrique sera la pompe à chaleur Eau/Eau à la place du convecteur !

  1. Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie

    Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, anciennement appelé Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (les 2 dénominations peuvent être utilisées dans le corps du module). http://www.developpement-durable.gouv.fr/

  2. EnR : Énergie Renouvelable.

  3. EnRt : Énergie renouvelable thermique.

  4. Decuq Jean-Michel

    La ville économe en Question, le cas de l'aire Urbaine Toulousaine, Jean-Michel Decuq, Thèse de Doctorat de Géographie-Aménagement, 356 pages, Toulouse, 2006.

  5. Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Glossaire

    Site du Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ . Voir la rubrique "Glossaire" 

  6. BEPOS : Bâtiment à énergie positive.

  7. RT : Réglementation thermique.

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